Ces dernières années un soutien inattendu de la prostitution est apparu: Karl Marx. La revalorisation de la prostitution comme un travail serait le point culminant de la lutte anticapitaliste, non une invasion de la logique marchande dans la sphère de l’intime et encore moins une forme d’exploitation. Saliha Boussedra remet les choses en place. À partir des écrits de Marx, elle nous permet de mieux comprendre la position du philosophe et répond aux défenseurs de la prostitution notamment en remettant en question le concept de syndicats de la prostitution. Saliha Boussedra est docteure en philosophie à l’Université de Strasbourg. Chercheuse associée au Centre de Recherche en philosophie allemande et contemporaine, sa thèse de doctorat porte sur « La question de la prostitution à la lumière du Lumpenproletariat et des rapports entre les sexes chez Marx ». Ses recherches se situent dans une perspective interdisciplinaire faisant dialoguer les études marxistes et les études de genre. Son livre intitulé Marx, une pensée pour l'émancipation des femmes est à paraître aux Éditions sociales.
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Elle rendrait riche et célèbre. Elle serait sereine et épanouissante. Jouissive même. Elle satisferait les femmes et les hommes. Elle pourrait même diminuer la violence masculine.
À en croire les médias, les films, les séries, les réseaux sociaux les adolescentes s’empresseraient pour être admises à la très sélective École Nationale du Bordel ouvrant les portes à toutes les maisons closes. Au point de se demander si la demande pourra suivre l’offre…
Au fond nous nous doutons bien que cette description de la prostitution reste une fiction. Mais elle nous arrange. Si on ne regarde pas ce que l’on voit sous nos yeux peut-être que ça ira mieux. En tout cas ça ne nous regarde pas.
Ou peut-être que si ?
Dans l’acte de regarder il y a déjà une part de responsabilité. Regarder les choses en face, oser affronter ce qui se passe sous nos yeux : c’est ce que nous avons tenté de faire. Nous avons voulu laisser la parole aux journalistes, universitaires, militant.e.s, survivantes qui luttent depuis des années pour le droit des femmes à ne pas être prostituées. Nous aurons une nouvelle intervenante ou un nouvel intervenant chaque semaine pour raconter la réalité de l’exploitation sexuelle et reproductive, celle qu’on ne veut ni voir ni entendre.
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Le Rapport Interministériel d’évaluation de la loi du 13 Avril 2016 était très attendu du milieu abolitionniste comme des opposants à la loi, qui fait encore aujourd’hui l’objet d’attaques régulières (la dernière en date étant le dépôt d’un recours devant la CEDH en Avril 2020).
Ce rapport est le résultat de neuf mois d’enquête ponctués de déplacements, de plus de 200 personnes rencontrées, et d’une série de questionnaires adressés aux parquets, préfets, et Agences Régionales de Santé, menés par trois Inspections : l’Inspection générale des Affaires Sociales, l’Inspection Générale de l’Administration et l’Inspection Générale de la Justice.
Il dresse un état des lieux précis de la mise en œuvre de la loi, une analyse des points de blocage et des facteurs favorisants, et propose 28 recommandations pour étendre et optimiser l’application de tous les volets du texte sur l’ensemble du territoire national.
Le Rapport souligne les progrès accomplis :
- +54% des procédures pénales pour proxénétisme et traite des êtres humains
- Multiplication par 7 des indemnisations des victimes de traite des êtres humains - 6 victimes de TEH indemnisées en 2015, 23 au 1er trimestre 2019 soit 4 fois plus (1)
- 395 parcours de sortie de la prostitution depuis 2016
- 90% des préfets interrogés jugent les commissions départementales de lutte contre la prostitution utiles (page 118)
- près de 5000 « clients » de la prostitution interpellés (799 en 2016, 2072 en 2017, 1939 en 2018)
Ces résultats montrent une nouvelle fois que, lorsque la loi est intégralement appliquée, elle fonctionne. Pour autant, sa mise en œuvre demeure inégale et hétérogène. Dès octobre 2019, les conclusions de l’étude d’évaluation locale de la mise en œuvre de la loi dans 4 villes et cofonancée par la Fondation Scelles et la DGCS, appelaient déjà à une application complète de la loi sur l’ensemble du territoire et soumettaient 9 recommandations que l’on retrouve peu ou prou dans les 28 émises dans ce rapport.
Depuis quelques semaines, la France fait face à une situation sans précédent. Durant cette période de confinement, l’urgence de la prise en charge des victimes de violences sexuelles est devenue évidente. Nous saluons à ce propos les mesures d’urgence déjà appliquées, notamment pour protéger les victimes de violence domestique et celles qui ont été prises pour prolonger les droits au séjour et les parcours de sortie.
Nous demandons :
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