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A quand un #MeToo de la prostitution ?

Dans les heures qui ont suivi la publication de son annonce, Nina a été assaillie d’appels. "Je m'en rappellerai toujours : mon téléphone était tellement surbooké d'appels que je ne pouvais même plus répondre. C'était impressionnant, le nombre de pervers attirés par ma jeunesse".  Nina annonçait 23 ans mais elle avait alors 15 ans. Son annonce ne présentait pas de photo, seulement son profil  et son numéro de téléphone.

 

A quand un #Metoo prostitution

 

Le 14 novembre dernier, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, a rendu public un plan interministériel de lutte contre la prostitution des mineur·e·s. Cinq priorités, treize actions (formations, maillage territorial, sensibilisation et prévention, repérage….) et quatorze millions d’euros affectés à sa mise en place, On peut dire que presque tout est mis en œuvre pour « empêcher » les jeunes, et principalement les jeunes filles, de basculer dans la prostitution.

 

Mais que fait-on pour « empêcher » les hommes - « clients » de les acheter ? Rien n’est prévu dans le plan hormis un « traitement judiciaire plus effectif ». Car les lois répriment. La loi sur l’autorité parentale de 2002 sanctionne le recours à la prostitution de mineur·e·s ; une autre loi, en 2021, renforce et aggrave les peines encourues pour ces faits ; et, depuis 2016, une loi interdit l’achat d’acte sexuel auprès de personnes prostituées majeures.

 

Mais les poursuites sont rares : 4 clients verbalisés chaque jour sur toute la France… ! Pareil pour les clients de victimes mineures. « Il y a quelques poursuites mais c’est un point encore à développer », constatait récemment Eric Mathais, procureur du tribunal de Bobigny. Il faut que l’on réfléchisse à pourquoi on n’utilise pas cet outil. »

 

Pourquoi, en effet, ferme-t-on les yeux sur ceux qui sont au cœur du système ? Pourquoi continue-t-on à accepter qu’un homme puisse en toute bonne conscience acheter un acte sexuel auprès d’une femme ou d’une mineure ? Pourquoi continue-t-on  à justifier voire à excuser ces hommes-« clients » : ils ont des besoins sexuels, ils sont esseulés, ils ont été trompés sur l’âge de la personne rencontrée, par la victime elle-même ou par le proxénète (comme si les « clients » de Nina, adolescente de 15 ans, avaient sérieusement   cru qu’elle avait 23 ans…)

 

Alors, une demande  en ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes : à quand un #Metooprostitution ?

 

 

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  • (ES - Milenio) El ser humano no está a la venta
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