Elle était partie seule, à pied, de Saintes le 3 septembre. Mais c'est avec plusieurs centaines de sympathisants que Rosen Hicher est arrivée à Paris dimanche 12 octobre.
En 34 jours et 743 km, Rosen a refait le parcours de ses années de prostitution. Du salon de massage de Saintes, dernier lieu de prostitution en 2009, au bar à hôtesse de la rue du Colisée où, en mars 1988, Rosen a vécu "(la) première passe, (le) premier client, (les) premiers pas dans l'enfer de la prostitution".
Le 3 septembre, Rosen Hicher, survivante de la prostitution et militante abolitionniste, entamera sa marche de Saintes à Paris. Un parcours de 743km pour appeler à la mobilisation contre l'exploitation sexuelle. Rencontre à quelques jours du départ.
Quel sens veux-tu donner à cette initiative ?
La proposition de loi sur le système prostitutionnel a été adoptée par l'Assemblée nationale en 2013, elle est maintenant entre les mains du Sénat. Il faut que le texte soit inscrit à l'ordre du jour des débats et que cela avance.
Après 5 mois d'auditions, la Commission spéciale du Sénat chargée d'examiner la proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel s'est prononcée contre la pénalisation du client de la prostitution.
La commission va ainsi à l'encontre du vote en première lecture de l'Assemblée nationale de décembre dernier, mais aussi des avis favorables rendus par le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes et par la Commission des droits des femmes du Sénat.
La Fondation Scelles déplore ce recul.
A l'heure où le Sénat est en passe de se prononcer sur la loi votée au Parlement à une forte majorité, en décembre dernier, la Fondation Scelles se souvient de Ginka. Au cours de cette journée du 22 novembre 1999, un client poignardait à de multiples reprises cette jeune prostituée de 19 ans originaire des Balkans. Pour lui voler son sac parait-il. Le corps de Ginka avait été retrouvé peu après les faits, sur un vieux matelas, près d'une déchetterie.